[RECENSION] « Pâques, Grandes Fêtes Byzantines », de Nicolas EGENDER aux Editions Nouvelle Cité, Spiritualité, par Carol SABA

Publié le: 17 Juin 2020

 

D’entrée de jeu, vous êtes séduits et pris au filet de cet ouvrage riche en couleur !

 

La première de couverture présente une belle icône russe représentant les 12 grandes fêtes du calendrier de l’Eglise orthodoxe, avec au centre de celle-ci, le thème central, de la Descente aux Enfers, càd l’ANASTASIS, la Résurrection du Christ, pivot de notre foi, et de cette théologie en image que représente l’icône.

 

Les premières pages blanches de cet ouvrage, avant la préface, sont noircies par une mention de dédicace, là aussi, centrale, qui met en exergue deux grands noms de ce mouvement œcuménique vers l’unité, ce chemin entamé par les chrétiens ensemble pour redécouvrir, en commun l’unité de l’Eglise. Le livre est ainsi dédicacé : « A la mémoire de l’archimandrite Cyprien KERN, et de Dom Lambert BEAUDUIN ». Le premier est un grand nom orthodoxe de « l’Ecole de Paris », né à Tula en Russie en 1899 et mort à Clamart près de Paris en 1960, après avoir dédié sa vie à l’enseignement à l’Institut de théologie orthodoxe de Paris, et a acquis les titres de noblesses faisant de lui l’un des représentants les plus éminents de l’école de théologie dite « de Paris », en reconnaissance de ses dons de pédagogue et de directeur de conscience. Sa direction spirituelle a été riche en enfantement spirituel où s’inscrivent de grands noms de l’Orthodoxie du XXème siècle, comme les pères Alexandre SCHMEMAN, Jean MEYENDORF, et Boris BOBRINSKOY et bien d’autres étoiles de l’Orthodoxie en Occident. Le 2ème nom de la dédicace n’est autre que la grande figure du Dom Lambert BEAUDUIN, cette belle étoile du monachisme bénédictin, belge de naissance en 1973 et mort, lui aussi, en 1960, connu pour être le fondateur du célèbre monastère de l’abbaye de CHEVETOGNE, liturgiste reconnu, et grand serviteur et défenseur de la cause de l’unité des chrétiens, devant l’Eternel.

 

Puis on arrive après la dédicace, à la Préface, écrite, là aussi, par un autre liturgiste connu et reconnu, le Père André LOSSKY, petit fils du célèbre théologien orthodoxe VLADIMIR LOSSKY, et fils de Père Nicolas LOSSKY, lui aussi une autre grande étoile de l’orthodoxie en France, ici et maintenant. André est prêtre de paroisse et professeur de théologie liturgique à l’Institut Saint Serge de Paris, chargé de l’organisation des fameuses Semaines Liturgiques, cette rencontre annuelle regroupant à la colline de l’Institut Saint Serge de Paris, à la rue de Crimée, dans le 19ème arrondissement de Paris, les catholiques, les protestants et les orthodoxes. Père André e expert et ami, dit tout le bien de cet ouvrage simple et complexe, entrepris par le Père NICOLAS EGENDER, moine de CHEVETOGNE qui en est devenu le prieur avant de succomber à l’appel de JERUSALEM, au plus près des chemins et sentiers qui ont connus les pas du Seigneur, dans la ville de l’Eglise Mère, ayant servi pendant 18 ans à l’église de la Dormition dans la Ville Sainte.

 

L’ouvrage richement documenté a pour objectif de « faire connaitre à un large public la richesse théologique et spirituelle de la liturgie des grandes fêtes byzantines ». Il s’agit là à la fois d’un livre d’histoire, de théologie liturgique et de pédagogie de la foi qui apporte aussi, aussi bien aux fidèles qu’aux spécialistes, des clés de compréhension des célébrations byzantines et met à leur disposition des outils techniques pour comprendre, approfondir et assimiler. Une liste très utile, dresse en début d’ouvrage les noms de plusieurs hymnographes de renom, qu’ils viennent du milieu de Jérusalem ou de Constantinople, qui ont apporté des contributions décisives au développement du corpus liturgique des fêtes et de leurs offices de prières. Un tel regroupement est une première me semble-t-il. Sans oublier, le riche LEXIQUE LITURGIQUE que l’ouvrage présente et la bibliographie nourrie qui s’étale sur plusieurs pages et qui permet aux curieux et experts d’aller plus loin, s’ils le veulent. Au centre de l’ouvrage, s’offrent à l’œil du lecteur plusieurs icônes et fresques qui donne du « visuel » au « message », à partir de l’icône, « image de l’invisible », selon les paroles de Saint Jean DAMASCENE.

 

Une première partie préliminaire fait office d’introduction utile et nécessaire, puisqu’elle présente les SOURCES, c’est-à-dire, les racines liturgiques de nos liturgies à savoir, la liturgie de Jérusalem à l’époque de l’évêque Cyrille de Jérusalem qui fut évêque de la ville, Mère des Eglises, pendant 39 ans, décédé en 387, càd à cette période d’essor de l’Eglise après la paix Constantinienne. Puis un TRIPTYQUE anime les développements. Une PREMIERE PARTIE présente les Fêtes de l’Incarnation, puis UNE DEUXIEME, les Fêtes de la Rédemption avant de terminer avec la TROISIEME PARTIE, des Fêtes qui sont des « Dédicaces, Eglise et la Vierge Marie ».

 

L’ouvrage constitue une géopolitique liturgique géographique et mentale, puisqu’il est à la fois, un livre d’archéologie mais aussi d’histoire ecclésiale situant aussi bien les structures liturgiques des fêtes que leur évolution liturgique en les contextualisant sur les plans historique et socio-culturel, et en signalant les vestiges archéologiques laissées par la célébration des grands mystères du salut en Christ. C’est aussi un livre technique qui revient sur l’apport des hymnographes, qu’ils viennent du milieu de Jérusalem ou de Constantinople, dont une liste très utile regroupe leurs noms en début d’ouvrage.

 

C’est un ouvrage à la fois, simple et complexe, qui adopte une approche de présentation de Pâques et des 12 grandes fêtes, non pas selon un ordre chronologique de ces fêtes dans le calendrier liturgique annuel mais selon un ordre « théologique », allant de l’Incarnation à la Résurrection, adoptant ainsi le sens linéaire et intrinsèque du mystère du salut, qui est une « ascension » à partir de l’Incarnation du Seigneur, vers le mystère de Sa résurrection.

 

Si Pâques est un passage de la mort à la vie, comme nous l’entonnons et le chantons dans le canon pascal, composé par saint Jean Damascène, le célèbre théologien et hymnographe, qui dit : « C’est le jour de la Résurrection, Peuples, rayonnons de joie ! C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur, De la mort à la vie, De la terre aux cieux, Christ Dieu nous a fait passer, Chantons l’hymne de la victoire ! », cet ouvrage dans sa tonalité la plus essentielle est aussi un « ouvrage-passage », un chemin de fer de compréhension et d’approfondissement, qui nous fait passer aussi, comme pour la Pâques, des ténèbres à la Lumière, et de la mort à la Vie. Un ouvrage édité et publié par la maison d’édition Nouvelle Cité dans la collection SPIRITUALITE. Un ouvrage à lire certainement, et à conserver précieusement, dans la bibliothèque liturgique, à portée de main ! Pour un chantre comme moi, de la tradition byzantine (en arabe, en grec, et en français), c’est une manne qui tombe du ciel ! Merci Père Nicolas EGENDER et aux Editions Nouvelle Cité !

 

Carol SABA

14 juin 2020 - Dimanche de tous les Saints

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